L’écriture dans toutes versions

Depuis quelques semaines, des messages subliminaux de l’Univers envahissent ma vie ! Le plus insistant est « Parle des mots ! » Oui merci pour l’info l’Univers, juste je te rappelle que c’est un peu pour ça que ma petite association s’appelle Mots et Yoga, donc question mots, je ne l’oublie pas !! (parfois je vous jure, l’Univers enfonce un peu les portes ouvertes, m’enfin …)

Donc pour ne fâcher personne et faire la publicité que me demande « Univers », voici trois rencontres que je propose.

1 ) Vers l’écriture – récit de transmission de Jeanne Benameur.

Ce texte est en cours de lecture et je ne suis pas déçue de cette rencontre livresque car ce n’est pas ma première. Je pense m’adosser à ses mots pour me ateliers à venir…

Ma première rencontre avec cette autrice s’est fait au travers de son roman Les Demeurées. J’ai reçu une claque ! En voici le résumé :Les demeurées, ce sont une idiote du village et sa fille, fruit d’un contact éphémère avec un ivrogne de passage. Entre ces deux êtres d’infortune, nulle parole. Leur amour est silencieux, bâti sur leur seule présence l’une à l’autre. Leur vie recluse, solitaire, doit cependant prendre fin lorsque la petite Luce prend le chemin de l’école. Là, le monde l’attend et mademoiselle Solange, l’institutrice, est décidée à rompre l’ignorance, à faire jaillir les mots. La Varienne et sa fille vivent cette intrusion de l’extérieur comme une menace. Ensemble, elles renforceront ce lien primal, instinctif qui les unit: un amour quasi mystique, indéfectible, originel.

Mais qui est Jeanne Benameur ? Elle se distinguera sur la scène littéraire avec Les Demeurées qui recevra en 2001 le prix Unicef entre autres nombreux prix pour ses oeuvres.

Parallèlement à son travail d’écrivaine, elle anime régulièrement des ateliers d’écriture, notamment en milieu carceral et auprès des enfants pour qui elle a une grande passion (elle est membre de l’association Parrains par mille). Elle est également membre du jury du prix Fémina depuis 2023

Jeanne Benameur écrit pour des âges très variés. L’écriture luis permet notamment d’ouvrir de nouveaux horizons. Et il est dit que dans « ses romans, la relation à l’autre est au fondement même de la narration ».

Elle accorde une grande place à la psychanalyse. Dans une rencontre effectuée à l’académie de Créteil 2005[5], elle dit : « Mon pari est que si je suis transformée, mon texte transformera d’autres lecteurs puisqu’on est semblables. » La psychanalyse lui a permis de mettre en forme par la parole ses émotions et donc de les travailler dans l’écriture. Elle lui a permis encore de faire le lien avec le partageable. 1

2) Parmi mes lieux de perdition, il y a la médiathèque. J’y emprunte des livres, des romans graphiques et des DVD. (Oui mon temps est bien rempli…). « Univers » était tapi sur une étagère pour me faire rencontrer le magnifique et sensible roman graphique « Lointains mes mots » de Sandrine Revel et Anaële Hermans chez Dargaud.

On y rencontre Claire qui vit en Galice près de la mer, nettoie des plages envahies par le pétrole d’un cargo « fantôme ». Elle s’est retrouvé à cet endroit pour respirer un peu loin de la grande ville, mais aussi pour se retrouver. En effet, on apprend très vite qu’elle a eu un AVC et qu’elle est atteinte d’une aphasie profonde. Elle, la professeure, la traductrice amoureuse des mots, les a perdus et en souffre terriblement. Alors, dans ce coin de la Galice où elle rencontre Beatriz, elle découvre la mer immense, profonde et silencieuse, en apparence.

Ce texte et ces images m’ont profondément émus car quand on aime les mots, les échanges, les partages, les livres, perdre cette relation doit être une véritable torture. Ce sujet, l’avc et ses implications au quotidien, je le connaissais un peu mais je sais que dorénavant, j’en parlerai beaucoup plus autour de moi pour sensibiliser les personnes qui aiment les mots.

3) Troisième message d’« Univers » s’est fait par le biais de l’image, en me suggerant fortement d’aller voir le film « The Chronology of water »Réalisation : Kristen Stewart avec dans les roles principaux : Imogen Poots : Lidia Yuknavitch, Thora Birch : Claudia, James Belushi : Ken Kesey, Tom Sturridge : Devin .

Le synopsis est le suivant : Lidia Yuknavitch est une jeune femme marquée par des maltraitances — y compris sexuelles — au sein de sa famille puis par des abus, des excès et des addictions (drogues et alcools notamment). Elle va peu à peu trouver un mode d’expression à travers l’écriture et sa voie en tant que sportive, avec la natation. Elle devient finalement une enseignante, une mère et une écrivaine moderne et singulière.

Inspiré (librement) des mémoires de Lidia Yuknavitch publiée en 2011 sous le même titre (La Mécanique des Fluides), ce film n’est pas un récit traditionnel avec une succession de scènes, mais une succession de fragments d’images, de phrases, de souvenirs et de sensations, traduisant une difficulté d’être.

A ce jour, je n’ai aucune idée la façon dont ce film va me parler, mais j’ai envie de le partager. Donc, je le propose aux membres de l’association pour une rencontre exceptionnelle en novembre 2025.

En voici la bande-annonce : https://www.youtube.com/watch?v=2bTZwCRp4kg

Voilà je ne sais pas ce que l’Univers va encore m’envoyer comme message autour des mots et de l’écriture, mais je trouve ses suggestions pertinentes pour le moment. Alors, je l’écoute…

1Source : wikipedia

Drôle de Singes – Jean-François Guggenheim

Editions Marie Romaine – 19,90€

https://www.editionsmarieromaine.fr/product-page/drôles-des-singes-jean-françois-guggenheim

DRÔLES DES SINGES de Jean-François Guggenheim

Résumé

A-t-on jamais vu un espion aussi maladroit ? Jean, un ancien de la Légion, reconverti dans les services spéciaux, est chargé d’enquêter sur son ami d’enfance, du côté de Fontainebleau. Mais rapidement la simple mission dégénère en une épopée déjantée autour du monde. Son camarade se fait descendre, son amoureuse est kidnappée et de Téhéran à San Diego, du Kerala à Budapest, de Cuba au Mexique, défile une galerie de portraits hauts en couleurs. Poutine et Grace Jones, Dany DeVito, Benicio del Toro et l’ombre de Castro, Donald Trump, Kim Kardashian et Marine Le Pen… allez savoir… Un polar loufoque sur fond de géopolitique qui rebondit à chaque page.

Mon avis

Quand j’ai ouvert ce roman, je m’attendais à une histoire d’espionnage humoristique et aventureuse. Mais pas vraiment.

De fait, Jean espionne Paul et tombe amoureux de Marie… avec une réalité plus complexe.

C’est l’histoire de 3 gamins devenus adultes et qui retrouvent leur amitié d’antan. Pour rendre crédible ce retour dans l’environnement de leur jeunesse, Jean explique qu’il fait une enquête sur une jeune prostituée assassinée dans le bois près de chez eux. Sa couverture de journaliste est réelle et cette explication sera lourde de conséquences tout au long de ce roman trépidant.

Pourtant, Jean, ancien légionnaire, espionne pour le compte de « Monsieur », un personnage occulte de la République Française qui a Paul dans son viseur. Jean va donc jouer double jeu. Il revient habiter dans la maison de sa grand-mère et se remémore son enfance en compagnie de Paul et Marie.

Ce roman est écrit comme un scénario de film de James Bond, le charisme du héros moins flamboyant (il tombe beaucoup), mais à l’action explosive au moment ou on ne s’y attend pas.

J’ai beaucoup apprécié le rythme de l’intrigue, les personnages, parfois énigmatiques parfois un peu « cliché », mais surtout des tournures de phrases qui m’ont rappelé le style « Audiard » par sa gouaille.

L’auteur situe l’action de son roman dans l’époque actuelle, tout le monde « en prend plein son grade » et ça fonctionne.

L’histoire devient si crédible que je me suis demandée si tout cela n’aurait pas un parfum de vérité… Mais non !!

Vous l’aurez compris c’est un moment de lecture très agréable que je recommande vivement. Merci à Babelio (http://(https://www.babelio.com) et sa Masse Critique Mauvais genre pour cette sympathique découverte.

Les aventures d’Amina al-Sirafi

Shannon .A. Chakraborty – Gaspard Houi (Traducteur)

592 pages – Sabran (27/02/2025)

Résumé

Au cours de sa vie mouvementée, la capitaine Amina al-Sirafi a survécu aux pires malandrins, à plusieurs maris et à un authentique démon. C’est donc en toute tranquillité qu’elle prend enfin une retraite bien méritée. Mais lorsqu’elle est sollicitée pour retrouver la fille disparue d’un ancien équipier, il lui est impossible de refuser. Impossible en effet de tourner le dos à une ultime aventure qui lui garantirait une récompense mirobolante – en plus d’aider un vieil ami.
Cependant, à mesure qu’Amina remonte la piste des dangereux ravisseurs, il devient clair que l’origine de cette poursuite à travers l’océan Indien est bien plus trouble qu’il n’y paraît. Il est toujours risqué de vouloir accomplir une dernière mission et d’essayer de s’emparer d’un pouvoir millénaire… dont le prix pourrait bien être votre âme.

Mon avis :

Le moyen âge oriental est une époque peu connue.

Le moyen âge oriental raconté par un scribe, c’est un mélange de faits et de mythes.

Le moyen âge oriental et la vie d’une femme, c’est étonnant.

Le moyen âge avec une femme pirate qui doit délivrer la fille d’un ami décédé, ça commence à être intéressant.

Mais tout ça n’est rien quand, dans ce moyen âge oriental on croise une maîtresse des poisons, un cartographe talentueux, un sorcier Franc, des monstres, les possessions magiques et un mari légèrement démoniaque qui aime le « désordre « …Vous avez maintenant une idée de l’ambiance de ce roman.

Vous y trouverez aussi l’Histoire avec le grand H. On comprend vite à la lecture de ce roman que Shannon Chakraborty a fait un immense travail de recherche pour que le lecteur puisse plonger dans un XIIème siècle peu, voire pas raconté : celui de l’orient. Et ça explique que l’univers de ce roman est si crédible.

On découvre également la complexité de la navigation le long de ces côtes d’Afrique, d’Arabie et d’Inde, ainsi que des compétences nécessaires pour guider un navire. Non, rien n’a été laissé au hasard dans ce roman.

Enfin, il y a les personnages.


Amina al-Sirafi, une pirate légendaire quarantenaire aux articulations qui grincent et qui s’est retiré de la piraterie pour élever sa fille. Salima lui demande de retrouver sa petite fille Dounia enlevée par un Franc. Salima menaçant la famille d’Amina, elle se lance dans cette aventure périlleuse. Et puis, elle se sent coupable de la mort de son second Asif, fils d’Amina.

On découvrira que cette pirate courageuse, honnête (enfin pour une pirate), avec un certain sens du devoir (surtout envers son bateau, le Marawati), à la grande force morale et aussi physique, est capable de se sortir de toutes sortes de situations périlleuse quitte à se sacrifier, si besoin.


Et il faut parler aussi de l’amour qu’elle porte à ses proches, sa famille, ses amis, ses marins. C’est bien pour cela qu’elle est si bien entourée (qu’elle le veuille ou pas)..

Entourée par un mari, Raksh, un être démoniaque menteur, lâche, drôle et très séduisant quand il est sous sa forme humaine.

Par son capitaine par intérim, Tinbu, qui a une confiance aveugle en sa Nakhuda

Par le meilleur cartographe, Majed, vieil ami de la famille à la curiosité géographique sans borne.

Par l’amie potionneuse, Dalila (ou empoisonneuse c’est au choix), au passé sombre vécu chez les Banu Sasan une tribu mystérieuse.

Et je vous laisse découvrir les antagonistes, nombreux et divers comme Salima, Falco, les péri, et les pirates, bien sûr, car chacun a une personnalité affirmé et intéressante.

Bref, un roman de fantasy historique passionnant avec des personnages aux caractères aboutis, une intrigue fine à l’environnement historique et géographique captivante et une ambiance fascinante.

Cette lecture particulièrement addictive m’a très vite transporté dans un univers de mythes et de légendes orientaux que j’ai eu plaisir à découvrir.

Je remercie infiniment les éditions Sabran pour la découverte de cette autrice que je vais suivre et ce superbe livre-objet en exemplaire collector.

Mes lectures Hivernales – 2025

Parfois quand rien ne va, il reste les livres. Ils sont et seront toujours mes meilleurs amis. Certains me font rire, d’autres m’émeuvent, d’autres encore m’agacent. Ces sentiments ont été bien présents dans les lectures qui suivent.

La femme de ménage Freida McFadden tome 1 sur 3 – 416 pages – J’ai lu (04/10/2023)

haque jour, Millie fait le ménage dans la belle maison des Winchester, une riche famille new-yorkaise. Elle récupère aussi leur fille à l’école et prépare les repas avant d’aller se coucher dans sa chambre, au grenier. Pour la jeune femme, ce nouveau travail est une chance inespérée. L’occasion de repartir de zéro. Mais, sous des dehors respectables, sa patronne se montre de plus en plus instable et toxique. Et puis il y a aussi cette rumeur dérangeante qui court dans le quartier : madame Winchester aurait tenté de noyer sa fille il y a quelques années. Heureusement, le gentil et séduisant monsieur Winchester est là pour rendre la situation supportable. Mais le danger se tapit parfois sous des apparences trompeuses. Et lorsque Millie découvre que la porte de sa chambre mansardée ne ferme que de l’extérieur, il est peut-être déjà trop tard…
Vendu à 4,5 millions d’exemplaires dans le monde « La Femme de ménage » à la fin de 2024, ce roman aura son adaptation cinématographique.

Mon ressenti : Je vais faire court. Quel dommage. J’ai voulu faire comme tout le monde et lire ce roman et le trouver génial ! Ben ce n’est pas arrivé. Il m’a laissé sur ma fin. Très vite on comprend que quelque chose ne colle pas dans cette histoire et malheureusement très vite je me suis douté de qui était en cause. Soit je lis trop, soit c’est une intrigue convenue. et je n’en dirai pas plus.

Tous les membres de ma famille Benjamin Stevenson tome 1 sur 2 – 480 pages – 10-18 (06/06/2024)

V

ous aimez Agatha Christie et À couteaux tirés? Vous allez adorer le whodunnit australien dont tout le monde parle !
Je redoutais cette réunion de famille des Cunningham avant même le premier meurtre. À peine la tempête s’est-elle abattue sur notre hôtel perdu au milieu des montagnes que déjà la neige – et les cadavres – s’amoncelait. Il faut dire que nous, les Cunningham, on a du mal à se supporter les uns les autres. Je crois que nous n’avons qu’une seule chose en commun : chacun de nous a déjà tué quelqu’un.

Mon ressenti : c’est drôle, avec une bonne intrigue à la Agatha C. Les personnages sont bien perchés et j’ai vraiment beaucoup aimé le style narratif. Du coup, je n’ai plus du tout envie d’aller à la montagne en hiver et en famille !

Les détectives du Yorkshire – Rendez vous avec le destin – Julia Chapman464 pages – Robert Laffont (17/10/2024)

Samson et Delilah ont traversé bien des tempêtes. Aujourd’hui, tandis que leur mariage se profile à l’horizon, le calme semble être enfin revenu. Mais rien n’est jamais aussi simple à Bruncliffe, et les semaines qui précèdent leur union sont chargées en électricité…
Lorsqu’un ami du couple est accusé de meurtre, la ville est plongée dans l’agitation. Samson et Delilah vont devoir mettre de côté leurs problèmes personnels pour attraper le tueur.
Cette dernière enquête des détectives du Yorkshire sera-t-elle celle qui les brisera ou celle qui les liera à tout jamais ?

Mon ressenti : Je suis trop triste ! Ils vont vivre leur vie tranquille et moi si je veux les retrouver, il me faudra relire les 10 tomes. J’ai beaucoup aimé ce dernier opus qui mets un bel accent sur les personnages secondaires et leur futurs. D’où ma petite larme à la dernière ligne du livre !

Le rêve du Jaguar – Miguel Bonnefoy – 304 pages
Payot et Rivages (21/08/2024)

Quand une mendiante muette de Maracaibo, au Venezuela, recueille un nouveau-né sur les marches d’une église, elle ne se doute pas du destin hors du commun qui attend l’orphelin. Élevé dans la misère, Antonio sera tour à tour vendeur de cigarettes, porteur sur les quais, domestique dans une maison close avant de devenir, grâce à son énergie bouillonnante, un des plus illustres chirurgiens de son pays.
Une compagne d’exception l’inspirera. Ana Maria se distinguera comme la première femme médecin de la région. Ils donneront naissance à une fille qu’ils baptiseront du nom de leur propre nation : Venezuela. Liée par son prénom autant que par ses origines à l’Amérique du Sud, elle n’a d’yeux que pour Paris. Mais on ne quitte jamais vraiment les siens.
C’est dans le carnet de Cristobal, dernier maillon de la descendance, que les mille histoires de cette étonnante lignée pourront, enfin, s’ancrer.
Dans cette saga vibrante aux personnages inoubliables, Miguel Bonnefoy campe dans un style flamboyant le tableau, inspiré de ses ancêtres, d’une extraordinaire famille dont la destinée s’entrelace à celle du Venezuela.
Grand prix du Roman de l’Académie française 2024.

Mon ressenti : un magnifique récit imaginé/romancé/réel inspirée de la famille de l’auteur. Avec chaque personnage c’est une histoire magique et forte qui se dégage. J’ai eu beaucoup de mal à quitter ce roman que j’ai vraiment beaucoup aimé.

Le café où vivent les souvenirs – Toshikazu KawaguchiLe café Tokyoitetome 3 sur 4 – 240 pages – Le Livre de Poche (25/09/2024) 

Sur le flanc du mont Hakodate, au nord du Japon, le café Donna Donna offre à ses clients la possibilité de voyager dans le temps, à l’instar du Funiculi Funicula de Tokyo. Parmi eux, une fille qui en veut à ses parents défunts de l’avoir rendue orpheline, un comédien qui se languit de son amour, sa soeur cadette submergée par le deuil, entre autres.

Mon ressenti : Une petite déception. J’ai beaucoup aimé les 2 premiers tomes. Celui ci n’est pas dans le même lieu et visiblement la fonction du café n’est pas tout à fait la même. L’écriture aussi m’a moins emporté et j’ai de gros doute quand à la lecture de l’ultime opus.

La place – Annie Ernaux113 pages – Gallimard (30/11/-1) 


Il n’est jamais entré dans un musée, il ne lisait que Paris Normandie et se servait toujours de son Opinel pour manger. Ouvrier devenu petit commerçant, il espérait que sa fille, grâce aux études, serait mieux que lui. Cette fille, Annie Ernaux, refuse l’oubli des origines. Elle retrace la vie et la mort de celui qui avait conquis sa petite « place au soleil ». Et dévoile aussi la distance, douloureuse, survenue entre elle, étudiante, et ce père aimé qui lui disait: « Les livres, la musique, c’est bon pour toi. Moi je n’en ai pas besoin pour vivre. » Ce récit qu’on croit dépouillé de tout sentiment possède une dimension universelle.

Mon ressenti : Encore un bijou à la Annie E. C’est avec une écriture extrêmement fine et ciselée qu’elle raconte sa famille, ses origines et sa relation avec cet homme qui lui est cher mais qui l’agace car déjà tellement loin de ce que la vie a fait d’elle. C’est beau, poignant et un témoignage de l’histoire des « petites gens ».

Hollywoodland Zoé BrisbyAlbin Michel (26/02/2025)

Pourquoi, dans la nuit du 16 septembre 1932, Peg Entwistle, jeune actrice talentueuse au destin prometteur, aimée de tous et filant le parfait amour avec la nouvelle coqueluche des studios, se jette-t-elle du haut de la lettre « H » du mythique panneau « Hollywood » ?
À partir du suicide légendaire de l’actrice dont le fantôme hante encore les collines de Los

Angeles, Zoe Brisby tisse un roman poignant. Explorant la machine à rêves qu’est l’industrie cinématographique, elle mène une enquête-fiction palpitante sur le destin tragique de la Hollywood Sign Girl.

Mon ressenti : Une chouette découverte grâce à Babelio (https://www.babelio.com) qui m’a permis de rencontrer l’autrice en plus de lire deux de ses romans. Ici, c’est les années 1930 dans l’Amérique clinquante du cinéma. Mais aussi la société autour de cette grande chimère qui a attiré et détruit tant de personnes. Je parle de l’industrie cinématographique. Le roman se laisse lire sans grande difficulté. Il a un parfum de #metoo. En plus d’une héroïne qui ne baisse pas les bras dans un milieu cruel, ce qui m’a le plu c’est la réalité des scènes (certainement du aux nombreuses recherches de l’autrice).

Petits meurtres en héritage – Hannah Dennison – Les Mystères de Honeychurchtome 1 sur 10- 384 pages – City Editions (21/08/2019) 

Ridiculisée par la presse people, Kat Stanford abandonne son émission de télévision à succès pour se réfugier au fin fond dans la campagne anglaise. Sa mère vient d’acheter une vieille bicoque à Honeychurch, un domaine appartenant à une prestigieuse famille d’aristocrates aussi désargentés qu’excentriques.
Ah, les joies de la campagne ! Enfin, les joies, c’est vite dit… La maison de sa mère est une véritable ruine et son voisin est bien décidé à la faire déguerpir. Et puis, à peine arrivée, Kat est plongée dans un imbroglio mystérieux : une nurse disparaît et une domestique est retrouvée assassinée au fond du parc.
Quand elle apprend en plus que sa mère écrit des romans érotiques et que ce n’est pas du tout le hasard qui l’a conduite au domaine, Kate se demande ce qu’elle va encore découvrir en arpentant les sombres couloirs du manoir de Honeychurch…
Même à la campagne tout le monde a des secrets à cacher !

Mon ressenti : J’ai lu beaucoup de roman de cette série de Cosy Mystery et je n’avais jamais lu le premier. Bizarrement, ce n’est pas mon préféré. Peut-être que j’avais trop lu les flash-back relatif à cette première enquête dans les tomes qui ont suivis. C’est dommage. Enfin, je reste très fan des femmes de cette série. Elles sont toutes épatonnantes ! (oui je sais ce mot n’existe pas, mais il résume bien mon ressenti)

La double vie de Dina Miller – Zoé Brisby288 pages – Le Livre de Poche (26/02/2025)

Qui pourrait croire en voyant cette jeune femme gracile qu’elle vient de tuer l’un des plus grands criminels ?
1961, en pleine guerre froide, Kennedy lance le programme Mercury, point de départ de la conquête spatiale. Huntsville, Alabama, bat au rythme de son Centre spatial et de la toute jeune NASA. Dans le quartier huppé de Rocket District, où vivent les scientifiques et leurs familles, Dina Miller s’installe avec une mission : faire justice. Si les jolies maisons aux façades colorées et au gazon immaculé sont parfaitement entretenues, elles cachent pourtant bien des secrets… Ces brillants chercheurs qui œuvrent au futur radieux de l’Amérique, citoyens exemplaires, époux et pères de famille respectables, sont-ils aussi irréprochables qu’ils le prétendent ?
Dans la lignée des Mauvaises épouses (prix Waknine 2023), Zoé Brisby signe un roman intense et palpitant sur les apparences, les mensonges de l’histoire et le cœur des femmes.

Mon ressenti : Donc j’ai rencontré Zoé Brisby. Ce roman est limite dérangeant. On est face à un scandale humain et une obligation politique. Comme l’a dit l’autrice, et si c’était l’URSS qui avait profité des savoirs de nazis ? La question se pose à la lecture de ce roman. L’histoire est celle de Dina Miller et de sa mission . Mais pas que. L’Histoire est très présente dans ce roman, avec les personnages principaux, et aussi, les personnages secondaires. Un bouquin qui hante, un bon bouquin !

Très bientôt je vous retrouverai pour vous parler d’un roman aussi beau qu’original des éditions Sabran -De saxus.

Mes romans de l’automne – 4

Lune Froide sur Babylon – Mickael McDowell

–Editions Monsieur Toussaint-Louverture – 460 pages – américain – ed 2024

4ème de couverture

À l’aube des années 1980, Babylon est une ville de Floride comme les autres, avec sa chaleur humide et ses pom-pom girls, ses rumeurs et ses superstitions, ses serpents venimeux et ses décès soudains.

Mais Babylon abrite aussi une rivière ancienne et sinueuse, l’un des affluents de la Perdido : le Styx. Un cours d’eau au passé trouble qui a déjà marqué la famille Larkin d’un sceau funeste.

Alors quand la jeune Margaret Larkin se volatilise, c’est comme si la rivière se mettait à couler à l’envers, et que l’âme des morts souhaitait dévorer l’esprit des vivants. Et tandis que remonte à la surface ce qui n’aurait jamais dû se noyer, une étrange lune se lève au-dessus de la ville, immense et froide, dont la lumière blafarde envahit tout et aveugle victime comme meurtrier, les déchus de Babylon.

Mon avis :

Le Styx, cette rivière sombre et inquiétante, sert de machine à laver pour les penchants troubles de certains personnage habitant à Babylon. Mais qui tue ? Humains ou Revenants ? Pourquoi toujours la même famille est-elle frappée de malheur ? C’est avec ces questions que Mickael McDowell a décidé de nous entraîner dans cet épisode précurseur de la série Blackwater.

Ici, les meurtres semblent gratuits et les habitants de Babylon avec leur fausse bienveillance, distillent une ambiance délétère à ce roman. Tandis que la forêt de pins encadre cette ville, les arbres apporte l’impression qu’une partie du piège dans lequel le « méchant » va se perdre est entre leurs branches. Et le Styx, lui, dès le début du récit réclame sa part de « chair fraiche ».

Mickael McDowell a ce talent particulier de décrire précisément une personne en quelques phrases. Et immédiatement, le lecteur sait à qui il a affaire. Il sait plonger son lecteur dans des lieux inquiétant et des époques désuètes. Ici, il a crée une société auto-centrée, un peu fourbe, un peu naïve et que l’on observe avec indiscrétion.

Pas fan de livres d’horreur, l’écriture de cet auteur offre toujours un moment de lecture étonnant. Pourtant ici je n’ai pas eu l’addiction habituelle. J’ai trouvé que ce roman avait des passages un peu poussif, à sa décharge c’était bien avant Blackwater…

Enfin notons le formidable travail d’impression des éditions Monsieur Toussaint-Louverture, chaque livre est un objet de collection, superbe. https://www.monsieurtoussaintlouverture.com/?srsltid=AfmBOooQCxCQeAC5-2ZHjjs4024HciF1eDYtMbB4kF-agdfbZ9JRZ0Mg

Un grand merci à @Presencesdesprits pour cette collaboration.