Théodoria, fille de Spria de Nathalie Somers

Pauline Gallois (Illustrateur) – 429 pages – Didier Jeunesse (02/04/2025)

Résumé

Théodoria a l’impression d’étouffer. La vie au sein du bagne de son père, le surveillant général, est étroite, insignifiante. Elle rêve de grandeur, de voyages, de merveilles à découvrir et de gens à rencontrer ! Lorsque son père meurt et qu’elle découvre qu’elle est en réalité l’héritière du trône de Spria, c’est comme si son destin l’appelait enfin. Cependant, si le roi a fait échanger son enfant avec un mâle seize ans plus tôt, ce n’est pas pour que sa fille légitime vienne réclamer sa place maintenant ! Théodoria pensait enfin obtenir ce qu’elle désirait, mais elle va vite comprendre que la cour préférerait la voir morte plutôt que reine…Un souffle épique, entre politique et aventure !Théodoria, Fille de Spria s’inscrit dans l’univers de Roslend et de son spin-off L’Herboriste de Hoteforais.

Mon avis :

Une nuit de tempête, deux hommes, deux nouveau-nés, un échange infâme.

Théodoria étouffe. Elle ne connaît que le bagne du royaume de Spria, où son père règne en despote absolu. Aussi, à presque 17 ans, elle rêve de découvrir le monde qui s’étend au-delà de la mer des Sables ondulants. Sa vie bascule lorsque, au décès de son père, elle découvre un terrible secret : le prinz Orian est un imposteur, et elle seule est la véritable héritière du trône de Spria ! Bien décidée à devenir enfin maîtresse de son avenir, Théodoria va affronter son destin… et plonger dans le pire des cauchemars. Entre amitié profonde, manipulation toxique, passion inopportune, haine et complots, Théodoria parviendra-t-elle à obtenir justice sans perdre son âme ?

Théodoria a une vie confortable dans un lieu terrible, le bagne de Schottannimmel du royaume de Spria. Non pas qu’elle l’ait choisit mais son père lui y a vu une belle promotion. D’autant que ce lieu préserve bien son secret. Toutefois Théodoria, intrépide adolescente, rêve de grands espaces et de découvrir le monde de Spria et aussi Rosslend, les adversaires de toujours. Avoir des rêves lui fait prendre des risques dans son quotidien et lors d’une de ses promenades à dos d’Antilaque, elle risque d’être avalée par la marée ainsi que sa monture. Elle ne devra sa vie qu’à la présence d’un bagnard qui choisit entre sa liberté et la vie de Théodoria. Cette dernière troublée par ce geste terriblement généreux, n’aura de cesse de vouloir le remercier.

Au décès tragique de son père Théodoria, en découvrant ses origines, et bien que très ignorante du monde hors du bagne, cherchera à récupérer ce qui lui est du. Mais l’aventure est dangereuse et elle est proche d’y perdre sa vie. Alors elle ne devra sa survie qu’à sa force morale, à ses rencontres et aux choix qui lui permettront de s’adapter à la violence d’un monde qu’elle avait idéalisé.

Ce roman se situe dans l’univers de la trilogie Roslend qui se déroulaient lors de la seconde guerre mondiale. Ici, l’autrice raconte un épisode d’après guerre entre Spria et Roslend, mais avec le regard des spriannais. Leur société bascule dans la grande pauvreté avec une élite qui s’approprie le peu de richesse qui reste. L’Héroïne va rencontrer la société roslendaise et en apercevoir toutes les facettes de beauté et de machiavélisme. Ainsi Théodoria qui rêve de vengeance, apprendra le poids que ses décisions peuvent peser sur la vie de ceux qu’elle aime.

Roman initiatique, Nathalie Somers offre au lecteur les réflexions d’une héroïne qui doit se battre pour garder son intégrité tout en apprenant dans la douleur ce qu’est l’adaptation au monde. Rien n’est facile dans sa transformation mais Théodoria saura choisir et renoncer quand le devoir de justice est face à elle.

Un grand merci à Babelio (https://www.babelio.com) pour me permettre de rencontrer Nathalie Somers avec ce nouveau roman des éditions Didier Jeunesse (https://www.didier-jeunesse.com/livre/theodoria-fille-de-spria-9782278128877/)

Les aventures d’Amina al-Sirafi

Shannon .A. Chakraborty – Gaspard Houi (Traducteur)

592 pages – Sabran (27/02/2025)

Résumé

Au cours de sa vie mouvementée, la capitaine Amina al-Sirafi a survécu aux pires malandrins, à plusieurs maris et à un authentique démon. C’est donc en toute tranquillité qu’elle prend enfin une retraite bien méritée. Mais lorsqu’elle est sollicitée pour retrouver la fille disparue d’un ancien équipier, il lui est impossible de refuser. Impossible en effet de tourner le dos à une ultime aventure qui lui garantirait une récompense mirobolante – en plus d’aider un vieil ami.
Cependant, à mesure qu’Amina remonte la piste des dangereux ravisseurs, il devient clair que l’origine de cette poursuite à travers l’océan Indien est bien plus trouble qu’il n’y paraît. Il est toujours risqué de vouloir accomplir une dernière mission et d’essayer de s’emparer d’un pouvoir millénaire… dont le prix pourrait bien être votre âme.

Mon avis :

Le moyen âge oriental est une époque peu connue.

Le moyen âge oriental raconté par un scribe, c’est un mélange de faits et de mythes.

Le moyen âge oriental et la vie d’une femme, c’est étonnant.

Le moyen âge avec une femme pirate qui doit délivrer la fille d’un ami décédé, ça commence à être intéressant.

Mais tout ça n’est rien quand, dans ce moyen âge oriental on croise une maîtresse des poisons, un cartographe talentueux, un sorcier Franc, des monstres, les possessions magiques et un mari légèrement démoniaque qui aime le « désordre « …Vous avez maintenant une idée de l’ambiance de ce roman.

Vous y trouverez aussi l’Histoire avec le grand H. On comprend vite à la lecture de ce roman que Shannon Chakraborty a fait un immense travail de recherche pour que le lecteur puisse plonger dans un XIIème siècle peu, voire pas raconté : celui de l’orient. Et ça explique que l’univers de ce roman est si crédible.

On découvre également la complexité de la navigation le long de ces côtes d’Afrique, d’Arabie et d’Inde, ainsi que des compétences nécessaires pour guider un navire. Non, rien n’a été laissé au hasard dans ce roman.

Enfin, il y a les personnages.


Amina al-Sirafi, une pirate légendaire quarantenaire aux articulations qui grincent et qui s’est retiré de la piraterie pour élever sa fille. Salima lui demande de retrouver sa petite fille Dounia enlevée par un Franc. Salima menaçant la famille d’Amina, elle se lance dans cette aventure périlleuse. Et puis, elle se sent coupable de la mort de son second Asif, fils d’Amina.

On découvrira que cette pirate courageuse, honnête (enfin pour une pirate), avec un certain sens du devoir (surtout envers son bateau, le Marawati), à la grande force morale et aussi physique, est capable de se sortir de toutes sortes de situations périlleuse quitte à se sacrifier, si besoin.


Et il faut parler aussi de l’amour qu’elle porte à ses proches, sa famille, ses amis, ses marins. C’est bien pour cela qu’elle est si bien entourée (qu’elle le veuille ou pas)..

Entourée par un mari, Raksh, un être démoniaque menteur, lâche, drôle et très séduisant quand il est sous sa forme humaine.

Par son capitaine par intérim, Tinbu, qui a une confiance aveugle en sa Nakhuda

Par le meilleur cartographe, Majed, vieil ami de la famille à la curiosité géographique sans borne.

Par l’amie potionneuse, Dalila (ou empoisonneuse c’est au choix), au passé sombre vécu chez les Banu Sasan une tribu mystérieuse.

Et je vous laisse découvrir les antagonistes, nombreux et divers comme Salima, Falco, les péri, et les pirates, bien sûr, car chacun a une personnalité affirmé et intéressante.

Bref, un roman de fantasy historique passionnant avec des personnages aux caractères aboutis, une intrigue fine à l’environnement historique et géographique captivante et une ambiance fascinante.

Cette lecture particulièrement addictive m’a très vite transporté dans un univers de mythes et de légendes orientaux que j’ai eu plaisir à découvrir.

Je remercie infiniment les éditions Sabran pour la découverte de cette autrice que je vais suivre et ce superbe livre-objet en exemplaire collector.

Le planning des Ateliers 2025 est en ligne

ça y est les nouvelles dates pour les ateliers d’écriture sont fixées pour le 1er semestre 2025. A découvrir ici

Pour les ateliers de découverte du Yin Yoga, de nouvelles dispositions sont proposées. A découvrir ici.

N’hésitez pas à aller sur les pages correspondantes de ce blog.

Mes Romans de l’Automne -1

L’automne sans fin -Amy Avery – Editions Sabran – 392 pages

4ème de couverture

Qu’adviendra-t-il d’un monde qui ne peut échapper à l’automne ?
Dans un monde où chaque saison est incarnée par un dieu, Tirne mène une vie bien différente des autres mortels. Elle est le héraut de l’Automne, une divinité distante et froide qui règne sur sa saison et les âmes défuntes.
Comme chaque année, elle accompagne son dieu dans le royaume des humains. Mais le Miroir qui permet leur traversée se brise, les piégeant tous les deux et plongeant le monde dans un automne sans fin.
Désormais prisonniers de leur saison, ils devront faire face aux afflictions de la vie mortelle, alors que les catastrophes se succèdent. Suspectée d’être l’instigatrice de ce chaos, Tirne devra découvrir qui aurait intérêt à ce qu’un dieu soit exilé à tout jamais…

Mon avis

Un grand merci aux éditions Sabran (https://www.instagram.com/sabran_editions/?hl=fr) pour ce roman collector superbe dont la couverture et la tranche décorée dans le thème de l’histoire sont de toute beauté. J’ai beaucoup aimé ce roman de saison pour les différents sujets abordés.

Dans cet univers, les 4 saisons sont personnifiées par des Dieux. Automne et Tirne arrivent au temple pour leur saison et le drame est immédiat. Brisé, le miroir de passage devient le fil rouge d’une intrigue troublante. Qui voudrait retenir le dieu de la mort chez les humains ? Qui voudrait d’un automne infini qui entraînerait la famine, la misère de tout un peuple, voire remettrait en question la légitimité des dieux et de l’empire ? Soupçonnée, Tirne perd son titre d’héraut d’Automne pour lequel elle s’était tant battue. Sa fière légitimité lui permettait d’officier aveuglément pour son dieu : elle doit retrouver son titre.

Quand Automne accepte qu’elle enquête sur les membres du culte, ses amis, et tous ceux qui travaillent sur la réparation du miroir, Tirne commence à soupçonner que l’un d’entre eux a lancé une malédiction contre elle. Lequel ? Pourquoi elle ? On découvre alors toute une palette complexe de personnages : ennemis, amis et/ou amoureux-ses. La fidélité de Tirne oscille entre ses amitiés, son humanité et sa dévotion. Mais sa quête de rédemption et ses épreuves la forceront à voir le monde et son dieu sous un autre angle, proche de l’hérésie.

L’autrice a prit le parti d’écrire un roman fantastico-policier inclusif ou la romance, quoique sous-jacente, n’est pas l’élément central de l’histoire. La rupture du miroir et l’impureté de Tirne sont les questions cruciales à résoudre. Et l’obsession de Tirne pour retrouver son titre est une descente aux enfers qui semble sans fin. L’écriture d’Amy Avery est fluide, douce, parfois lourde comme un jour de pluie d’Automne. Dans cet environnement automnal, la protagoniste est une vive lumière dont l’acharnement dénouera cette situation ou son dieu est terriblement menacé.

Un roman à lire sur son canapé, en Automne par exemple, accompagné d’une boisson chaude et d’une chaude couverture pour un maximum de plaisir.