Une idée de roman pour l’été ?

Je tiens tout d’abord à remercier infiniment les @éditions_SABRAN pour l’envoi de ce roman en SP que j’ai dévoré et dont je vous livre ma chronique ci-dessous. Ce fut un excellent moment de lecture. Merci à l’autrice #Rachel_Gillig pour Une fenêtre sur les ténèbres.

Une fenêtre sur les ténèbres – Rachel Gillig – Editions Sabran – 432 pages

La Brume détruit le Royaume de Bourde. Cette dernière est une malédiction qui s’accompagne d’une maladie, la Fièvre. Ceux qui la contracte et en réchappent développent des dons interdits, des dons magiques. Ils sont alors poursuivis et exécutés par l’ordre des Destriers du Roi quel que soit leur âge, ou leur rang. Pourtant, certains leur échappent et cachent leurs talents.

C’est le cas d’Elspeth du Fusain qui a eu la maladie enfant et que son père a caché chez sa belle-sœur. Cette dernière en la soignant, lui a longuement lu le Vieux livre des Aulnes qui raconte le pouvoir des cartes de Providence, le plus grand trésor de Bourde. Ces 12 cartes sont en double exemplaire -sauf une, la plus puissante, celle des Deux Aulnes. Quand elles seront réunies, la brume disparaîtra et la fièvre avec. Les gens infectés seront guéris et Bourde sera sauvé.

Un jour, l’oncle d’Elspeth revient avec une de ces arcanes et sa curiosité d’enfant la met en contact avec la carte du Cauchemar. Toutes les cartes ont un pouvoir, une magie terrible. Pour celle là « Usez en, et vous disposez du pouvoir de parler dans l’esprit de chacun. Usez en trop, et vos plus sombres terreurs vous seront révélées. » Et pour Elspeth, le piège s’est refermé . Le Cauchemar, un monstre noir aux yeux jaunes, s’est emparé d’elle, vit avec elle, lui parle et parfois prend possession de son corps avec ou sans son consentement. Depuis ses 11 ans, elle lutte contre ce monstre en restant recluse le plus possible chez sa tante.

Mais lors de la fête de l’Équinoxe, Elspeth doit assister aux réjouissances au château du roi Cormier. Elle a beau se faire toute petite, elle est accostée par le jeune Emory d’If, neveu du Roi. Visiblement, il a été lui aussi infecté par la fièvre et son talent serait d’avoir des visions, notamment d’Elspeth. Effrayée, elle est secouru par le frère d’Emory, Ravyn le nouveau capitaine des Destriers du Roi. Pour cacher le secret de son frère, Ravyn lui propose un marché. Dès lors tout se précipite pour Elspeth, car Ravyn la soupçonne de talents et de secrets bien gardés. Elle accepte que sa vie bascule dans un monde d’intrigues où le challenge est d’aider à lever le sort qui empoisonne le royaume. Ensemble ils devront retrouver les douze cartes de Providence, mais tout à un prix et la magie à un coût. Surtout pour Elspeth et le Cauchemar.

Dans ce roman sombre, gothique à souhait on échappe à une romantasy excessive. L’intrigue se révèle après une introduction complexe sur le royaume de Bourde. Heureusement, l’autrice, met en scène très vite Elspeth et ses réflexions. Réflexions partagées et commentées par le « monstre », le Cauchemar. Cette double personnalité va coexister tout au long du roman et inciter l’héroïne à faire des choix dangereux pour elle.

A la lecture du texte, le lecteur peut avoir la sensation d’être plongé dans la brume. L’ambiance est pesante, cotonneuse ; le récit nous donne souvent l’impression d’errer dans un brouillard à la visibilité très restreinte. C’est déroutant. La lecture en devient immersive, l’environnement se dévoile par petites touches, et la lumière chiche est parfois rendue flamboyante par les cartes de Providence quand elles apparaissent aux yeux d’Elspeth. La quête est prenante. A chaque chapitre on en découvre un peu plus sur les enjeux des uns et des autres.

L’autrice a su mettre un rythme et une ambiance haletante dans son roman. Rien n’est facile pour les personnages. Elle a réussi à poser un univers à contre-courant des ouvrages actuels où trop souvent  le trope « enemies to lovers » englue le texte et l’intrigue, dans des relations intimes. Ici, la quête et ses dangers sont prégnants. C’est tout le sel de ce roman envoûtant.

Publié par

marielaine

Animatrice d'atelier d'écritures et guide en Yinyoga

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